Des souris aux pattes arrières paralysées ont réussi à marcher après l’injection d’un gel régénérateur, indiquait le Guardian le 11 novembre.
La thérapie est basée sur les nanofibres synthétiques. En leur injectant des molécules spécialement conçues pour imiter l’environnement naturel de la moelle épinière, des souris atteintes de lésions de la moelle épinière ont réappris à marcher. L’injection permet l’envoi de signaux qui déclenchent la réparation et la régénération des cellules. Pour réussir cette prouesse, le professeur Samuel Stupp de la Northwestern University de Chicago et son équipe ont utilisé une nouvelle classe de matériaux intelligents appelés « polymères supramoléculaires », imitant une matrice synthétique de cellules. Lorsqu’ils sont injectés, ils s’agitent et vibrent afin de communiquer avec des récepteurs cellulaires. Au contact de tissus vivants, ces polymères se transforment en gel régénérateur qui se fixe à la blessure.
« Les cellules se déplacent immédiatement dans les espaces remplis par l’eau et s’emmêlent dans les nanofibres », a déclaré Samuell Stupp. « En l’espace de deux à trois semaines, ces fibres signalent aux cellules qu’elles doivent se réparer. » En effet, leur article, publié dans dans la revue Science, décrit comment la souris a retrouvé la capacité de marcher après avoir reçu une seule injection de polymères supramoléculaires. Après qu’il a rempli sa fonction réparatrice, le traitement se dégrade dans le corps en nutriments pour les cellules. En 12 semaines, il disparaît complètement de l’organisme, ne laissant que les bienfaits qu’il a apportés. « La raison pour laquelle cette approche pourrait être différente des idées précédentes, c’est que la thérapie est très facile à appliquer. Il s’agit d’une molécule relativement simple. C’est pourquoi nous sommes si enthousiastes », explique le Professeur Stupp.
D’après Eric Weerts, spécialiste de la réadaptation d’urgence chez Handicap International, chaque année, entre 250 000 et 500 000 personnes souffrent de lésions de la moelle épinière. Pour le moment, il n’existe aucun traitement efficace pour réparer ces lésions. L’équipe de la Northwestern University de Chicago prévoit de demander l’année prochaine une autorisation à la Food and Drug Administration (FDA) afin de mener les premiers essais sur des patients humains.
Source : The Guardian