En Afghanistan, plus de 220 juges afghanes ont reçu des menaces de mort et se cachent de peur des représailles de meurtriers qu’elles ont condamnés, libérés par les talibans, rapporte la BBC ce 28 septembre.
Depuis la prise de pouvoir des talibans, de nombreux criminels appartenant au mouvement ont été libérés de leurs geôles. Et nombre d’entre eux cherchent maintenant à se venger des femmes qui ont prononcé leur sentence. En conséquence de quoi, des centaines de juges afghanes doivent désormais vivre dans la clandestinité pour échapper aux hommes qu’elles ont condamnés pour des actes de violence, des viols ou des meurtres.
Il y a plusieurs mois, la juge Masooma (son nom a été changé par sécurité) était chargée d’une enquête sur un membre des talibans qui avait brutalement assassiné sa femme. Après l’avoir déclaré coupable, Masooma a condamné l’homme à 20 ans de prison. Aujourd’hui, elle se cache de cet homme qui la poursuit et la menace de mort.
« Après le procès, le criminel s’est approché de moi et m’a dit : “Quand je sortirai de prison, je te ferai ce que j’ai fait à ma femme” », raconte la jeune juge. « À l’époque, je ne l’ai pas pris au sérieux. Mais depuis que les talibans ont pris le pouvoir, il m’a appelé plusieurs fois et m’a dit qu’il avait pris toutes mes informations dans les bureaux du tribunal. Il m’a dit : “Je te retrouverai et je me vengerai.” »
Le porte-parole des talibans, Bilal Karimi, a déclaré que les femmes juges pourraient vivre sans crainte, comme n’importe quelle autre famille. Il a également souligné la promesse des talibans d’une « amnistie générale » pour tou.te.s les ancien.ne.s employé.e.s du gouvernement à travers l’Afghanistan. Mais c’était vraisemblablement un mensonge.
Source : BBC