17 000 morts. C’est le nombre de victimes que font chaque année les armes américaines entre les mains des cartels mexicains. Pour tenter d’endiguer le flux d’armes à feu qui entrent sur son territoire, le Mexique vient d’intenter un procès contre l’industrie américaine des armes à feu, rapportait le New York Times le 5 août.
La plainte a été déposée par le gouvernement mexicain devant un tribunal fédéral du Massachusetts, le lendemain de la commémoration d’une fusillade meurtrière dans un supermarché Walmart à El Paso, au Texas, qui a tué 23 personnes dont huit Mexicains. Cette action en justice contre les principaux fabricants d’armes américains – dont Smith & Wesson, Beretta et Glock – accuse les industriels de faciliter activement le trafic illégal de leurs armes à feu aux cartels de la drogue et autres criminels au Mexique.
La plainte représente la mesure la plus forte prise jusqu’à présent par le gouvernement mexicain, qui reproche depuis des années aux États-Unis de ne pas réussir à lutter efficacement contre le trafic d’armes de leur territoire vers le Mexique. Alors que le Mexique délivre moins de 50 permis de port d’arme par an, on estime qu’un demi-million d’armes à feu affluent chaque année au Mexique en provenance des États-Unis. En 2019, 17 000 citoyen.ne.s mexicain.e.s ont été assassiné.e.s avec des armes fabriquées aux États-Unis – contre « seulement » 14 000 citoyen.ne.s américain.e.s, indique la plainte.
« Nous voulons que les entreprises qui sont poursuivies en justice indemnisent le gouvernement mexicain pour les dommages causés par leur négligence », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, lors d’une conférence de presse. Il a ajouté que la poursuite visait également à forcer les entreprises à « élaborer et mettre en œuvre des normes rationnelles et vérifiables pour surveiller et discipliner les distributeurs ».
Source : New York Post