Une nouvelle étude publiée dans Nature par une équipe internationale de chercheurs confirme que la forêt amazonienne émet désormais plus de CO2 qu’elle n’est capable d’en absorber. Au lieu d’un puits, la forêt meurtrie est devenue une source de CO2, rapportait le Guardian le 14 juillet.
Pour mesurer les niveaux de CO2 au cours de la dernière décennie, la vingtaine de chercheurs a utilisé de petits avions planant jusqu’à 4 500 m au-dessus de la forêt, afin de documenter les changement que subit l’ensemble de l’Amazonie. Aujourd’hui, ses émissions s’élèvent à plus d’un milliard de tonnes de dioxyde de carbone par an et sont dues aux températures élevées, aux sécheresses, aux incendies causés par la déforestation, ainsi qu’à la production de viande et de soja.
« La première très mauvaise nouvelle est que la combustion des forêts produit environ trois fois plus de CO2 que la forêt n’en absorbe », explique Luciana Gatti, de l’Institut brésilien pour la recherche spatiale, qui a dirigé les recherches. « La deuxième mauvaise nouvelle est que les endroits où la déforestation est de 30 % ou plus présentent des émissions de carbone dix fois plus élevées que ceux où la déforestation est inférieure à 20 %. »
Selon les scientifiques, la perte de la capacité de la forêt tropicale à absorber les émissions est un signal fort qui montre qu’il est plus urgent que jamais de réduire les émissions provenant de la déforestation et des combustibles fossiles. Le gouvernement de Jair Bolsonaro est critiqué pour avoir encouragé la déforestation, qui a atteint son plus haut niveau depuis 12 ans, tandis que les incendies ont atteint en juin leur plus haut niveau depuis 2007. Un vrai cataclysme.
Une grande partie du bois, du bœuf et du soja de l’Amazonie est exportée par le Brésil. Certaines nations européennes ont déjà déclaré qu’elles bloqueraient un accord commercial de l’UE avec le Brésil et d’autres pays, à moins que Bolsonaro ne consente à des changements importants pour lutter contre la déforestation de la forêt amazonienne.
Source : The Guardian