Lorsque la sonde Cassini a traversé les panaches d’eau salée s’élevant d’Encelade, la sixième lune de Saturne, l’appareil a détecté à l’intérieur un ensemble de composés semblables à ceux que rejette le plancher océanique terrestre – en particulier du méthane. Et selon une équipe d’astrobiologistes français, sa présence pourrait indiquer l’existence d’une vie biologique dans l’océan souterrain d’Encelade, annonçait Space.com le 7 juillet.
Dans leur étude parue dans la revue Nature Astronomy, Régis Ferrière et ses compères apportent la preuve que l’abondance de méthane détectée dans les panaches de la lune saturnienne ne sont pas le fruit de processus géochimiques. Cela signifie que la raison de la concentration élevée en méthane demeure inconnue, mais qu’elle pourrait être d’origine biologique.
« Nous nous sommes demandé si des microbes comme ceux que nous avons sur Terre, qui “mangent” le dihydrogène et produisent du méthane, pourraient expliquer la quantité étonnamment importante de méthane détectée par Cassini », explique l’astrobiologiste de l’université de l’Arizona. « La recherche de tels microbes, connus sous le nom de méthanogènes, au niveau du plancher océanique d’Encelade nécessiterait des missions de plongée profonde extrêmement complexes, qu’on ne verra pas avant plusieurs décennies. » En attendant, le fait que l’hypothèse biologique reste viable donne de l’espoir aux chercheurs.
Sur Terre, le méthane peut être produit par l’activité hydrothermale, mais à un rythme lent. La majeure partie de sa production est le fait de micro-organismes qui exploitent le dihydrogène produit par l’activité hydrothermale comme source d’énergie, et produisent du méthane à partir du dioxyde de carbone lors d’un processus appelé méthanogénèse. La concentration en méthane des panaches d’Encelade n’exclut donc pas qu’elle soit le fruit du même processus.
L’espoir fait vivre, en attendant que la NASA y envoie un de ses sous-marins cosmiques d’ici quelques décennies.
Source : Space.com