Jeudi 22 avril, un homme a retrouvé sa liberté après avoir passé près de quatre ans sur un navire marchand déserté au large des côtes égyptiennes. Il a ensuite été transféré en Syrie par avion, où il va pouvoir retrouver ses proches, rapportait BBC News.
« Soulagement. Joie. » Deux mots envoyés depuis l’avion sur le tarmac de l’aéroport du Caire, mais surtout beaucoup d’émotions. Car son retour marque la fin d’une épreuve qui a fait des ravages sur la santé physique et mentale de Mohammed Aisha. Depuis près de quatre ans, le marin était condamné à vivre sans électricité, sans sanitaires, et surtout sans compagnie.
Tout a commencé en juillet 2017, lorsque son bateau maudit, le MV Aman, a été arrêté dans le port égyptien d’Adabiya. Le cargo a été retenu à cause d’un équipement de sécurité et de certificats périmés. L’affaire aurait dû être facile à résoudre, mais les entrepreneurs libanais du navire n’ont pas payé le carburant et les propriétaires étaient en difficulté financière.
Un tribunal local avait alors déclaré Mohammed, commandant en chef du navire, comme tuteur légal du MV Aman. Pendant quatre ans, il est donc resté seul à bord, chargé de veiller sur le bateau déserté… Il a donc regardé les navires passer, entrer et sortir du canal de Suez à proximité. Le marin devait même nager pour faire ses courses ou charger son téléphone. Il était aussi coincé à bord lorsque sa mère est décédée.
« J’ai sérieusement envisagé de mettre fin à mes jours », a confié Mohammed à propos de ces moments difficiles. Mais le jeune homme a heureusement tenu bon, et peut désormais jouir de sa liberté retrouvée. « Comment est-ce que je me sens ? Comme si j’étais sorti de prison », a déclaré le marin. « Je vais enfin être réuni avec ma famille. Je vais les revoir. »
Aussi étonnante que soit l’histoire de Mohammed, son expérience n’est pas unique. En fait, l’abandon des marins est même en hausse. Selon l’Organisation internationale du travail, il y a plus de 250 cas actifs dans le monde où les équipages sont simplement laissés à eux-mêmes. 85 nouveaux cas ont été signalés pour la seule année 2020, soit deux fois plus que l’année précédente.
Source : BBC