La justice portugaise a condamné un homme à payer plus de 60 000 euros à son ex-épouse car pendant trois décennies, elle s’est occupée du ménage et de la cuisine, rapportait le Portugal News le 5 mars.
L’époque où les tâches ménagères étaient considérées comme « le devoir » des femmes au foyer est bien révolue. C’est en tout cas la conclusion de la Cour suprême de justice portugaise. En effet, elle a récemment statué sur le cas d’une femme ayant accompli des travaux domestiques tout au long de ses 30 années de mariage.
Le premier jugement était pourtant à l’avantage du mari. Mais l’épouse a fait appel, et la justice a finalement statué en sa faveur. Son ex-conjoint a alors porté l’affaire devant la Cour suprême. Et le verdict est tombé : l’ex-mari a dû lui payer 60 000 € d’indemnisation en compensation du travail fourni pendant 30 ans.
« La revendication d’égalité est depuis longtemps inhérente à l’idée de justice, il n’est donc pas possible de considérer que tout ou une grande partie des travaux ménagers dans une maison, des membres du couple de facto, correspond à l’accomplissement d’une obligation naturelle, fondée sur un devoir de justice », précise le jugement.
« Au contraire, un tel devoir appelle à une répartition des tâches aussi égale que possible, sans préjudice de la possibilité que les membres de cette relation conviennent librement que l’un d’eux ne contribue pas à la fourniture de travaux domestiques, dans la logique de spécialiser les contributions de chacun. »
Au final, bien qu’ils soient « invisibles », les travaux ménagers ont une valeur économique évidente, d’après le tribunal. En effet, ils se traduisent par un enrichissement grâce à des économies de dépenses. Le tribunal a ensuite déterminé la valeur financière du travail domestique effectué. Pour cela, les juges ont utilisé le salaire minimum national comme critère pour les 30 ans de mariage.
Source : The Portugal News