Les salpes sont des organismes marins gélatineux qui ressemblent à des méduses. Ils sont translucides, et mesurent généralement moins de 10 centimètres de haut. Pourtant, ces minuscules créatures viennent de stopper toutes seules deux réacteurs nucléaires en Corée du Sud, rapportait Bloomberg le 7 avril.
Mardi, des centaines de ces organismes ont obstrué les systèmes d’eau utilisés pour refroidir deux réacteurs d’une centrale nucléaire en Corée du Sud. C’est la deuxième fois en moins de trois semaines qu’un incident du genre force l’arrêt des deux unités. En effet, elles avaient déjà été hors service pendant une semaine à la fin du mois de mars. Seulement, les solutions pour combler la quantité d’énergie perdue sont extrêmement onéreuses.
Selon l’analyste Olympe Matteiela, cela nécessiterait une cargaison de 60 000 tonnes de gaz naturel, coûtant environ 21,8 millions de dollars au pays. Si l’événement n’est pas inédit, il reste pourtant inhabituel de voir autant de ces organismes si tôt dans l’année.
« Nous ne pouvons pas encore dire si la prolifération des salpes est due au changement climatique ou à d’autres facteurs », a déclaré Youn Seok-hyun, chercheur à l’Institut national des sciences halieutiques. « Cela devrait être considéré comme un phénomène temporaire à moins que nous ne constations une augmentation continue au cours de la prochaine décennie. »
C’est ce que prévoit pourtant Chae Jinho, responsable du laboratoire de recherche et d’information sur l’environnement marin. « Compte tenu de la tendance actuelle, il est possible que nous assistions à davantage de ces fermetures de réacteurs dans les années à venir », affirme-t-il.
Le pays n’est pas le seul à avoir été contraint d’arrêter temporairement sa production nucléaire. EDF a aussi connu son lot d’incidents concernant les systèmes de refroidissement. En janvier, la société française a dû déconnecter les quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Paluel, en Normandie. La cause : des poissons s’étaient retrouvés coincés dans les tambours filtrants de la station de pompage.
Source : Bloomberg