Il est difficile d’approcher les singes au cœur de la forêt tropicale du nord de la République démocratique du Congo. Alors pour mener leur étude, les membres de la Wildlife Conservation Society se sont déguisés en léopards, et la technique a fonctionné, rapportait Altas Obscura le 1er avril.
Habituellement, les chercheur.euse.s ont peu d’options pour étudier la réaction des animaux sauvages face à une menace. Certains diffusent des enregistrements de cris de prédateurs, sans trop de succès.
L’équipe dirigée par la primatologue et conservatrice Claudia Stephan s’est servie d’un déguisement ingénieux, bien qu’assez simple. Un chercheur s’est couvert d’un simple tissu à imprimé léopard, acheté en magasin. Tandis que les autres l’observaient, le faux léopard s’est glissé à travers la végétation dense, se dirigeant vers un groupe de singes. C’est là que les choses sont devenues intéressantes.
« Les femelles singes utilisent leurs mâles comme “hommes de mains” pour se défendre contre la prédation », explique Claudia Stephan. « Ils le font en émettant des cris d’alertes qui ne contiennent aucune information sur les événements en cours, obligeant les mâles à venir et à voir ce qui se passe. »
L’équipe a enregistré deux cris d’alertes de mâles déjà connus. Le premier, le « hack », est utilisé pour prévenir d’une menace aérienne. Le second, le « pyow », sert lui en cas d’attaque terrestre. Mais l’équipe de Claudia Stephan a pu enregistrer un troisième son d’alarme, jamais observé auparavant : le « kek ». Ce dernier cri servirait à distraire les prédateurs pendant que les femelles et leur progéniture prennent la fuite.
Source : Altas Obscura