Il y a des milliards d’années, la surface de Mars était couverte de lacs et d’océans. Suite à la perte de son atmosphère, on pensait que la majeure partie de son eau s’était alors évaporée dans l’espace. Mais une nouvelle étude de la NASA estime qu’elle n’a peut-être jamais quitté la planète rouge : elle serait piégée dans des minéraux sous la surface, rapportait Space.com le 16 mars.
En utilisant des observations faites par des rovers martiens ainsi que des analyses de météorites martiennes, les scientifiques se sont basé.e.s sur la quantité d’hydrogène et de deutérium présente sur Mars. Étant donné la quantité d’eau que la planète était censée posséder et le taux actuel de fuite d’hydrogène enregistré par nos engins spatiaux, le rapport deutérium / hydrogène actuel ne peut pas être expliqué par la seule perte atmosphérique.
Les auteur.e.s de l’étude estiment donc qu’une combinaison de deux mécanismes est à l’œuvre : la perte d’eau dans l’atmosphère, mais aussi l’eau piégée dans les minéraux de la croûte martienne. Selon leurs simulations, Mars aurait perdu la majeure partie de son eau il y a 3,7 à 4 milliards d’années. La planète rouge n’a donc pas changé de paysage au cours des trois derniers milliards d’années.
« Chaque fois que vous avez une roche et qu’elle interagit avec l’eau, une série de réactions très complexes forment un minéral hydraté », explique Eva Scheller, auteure principale du nouvel article. « Le rover Perseverance va enquêter exactement sur ces processus et réactions qui provoquent la séquestration de l’eau dans la croûte. »
Ce processus, appelé « altération chimique », a également lieu sur Terre – par exemple, dans l’argile. Mais sur notre planète, les volcans recyclent l’eau dans l’atmosphère. Mars, cependant, n’a pas de plaques tectoniques, ce qui rend les changements permanents. Pour en savoir plus sur l’histoire de l’eau martienne, il faudra donc attendre de nouvelles analyses de Perseverance, afin de les comparer aux modèles de l’étude.
Source : Space.com