En utilisant des capteurs de dernière génération, une équipe de chercheurs de l’université britannique d’Exeter a pu localiser 66 nouvelles bases romaines datant de la fin du premier siècle avant Jésus-Christ dans le Nord de l’Espagne, expliquaient-ils sur le site de leur projet RomanArmy le 4 décembre 2020.
En mélangeant imagerie aérienne et nouvelles techniques de télédétection LiDAR, l’équipe formée d’historiens et d’archéologues a découvert les traces de 66 nouvelles bases romaines cachées en Espagne. Elles témoignent de l’existence de colonies temporaires, construites lors des campagnes de conquête de l’armée romaine sur toute la péninsule ibérique, que les Romains appelaient alors « Hispanie ».
Cette découverte est fondamentale pour les chercheurs car jusqu’aux années 1990, seul un petit nombre de bases romaines avaient été détectées dans cette région, laissant croire que Rome n’avait jamais déployé son armée en masse dans cette région. Mais ces nouvelles capacités de détection ont permis de démontrer que les Romains avaient en fait une présence militaire importante dans cette partie de la péninsule ibérique.
L’étude publiée en décembre dans la revue scientifique Geosciences explique que les preuves matérielles de l’existence de ces bases romaines avaient été détruites ou enfouies très profondément dans le sol. Mais les forts abandonnés et les enceintes fortifiées, ainsi que les personnes qui y habitaient autrefois, ont laissé derrière elles de subtiles traces de leur activité.
« Il s’agissait de bases temporaires que l’armée romaine installait lorsqu’elle se déplaçait en territoire ennemi, ou lorsqu’elle effectuait des manœuvres autour de ses bases permanentes », détaille l’archéologue João Fonte. « Elles révèlent l’intense activité romaine au pied des montagnes cantabriques lors de la dernière phase de la conquête romaine de l’Hispanie. »
Source : Université d’Exeter/Geosciences