Dans un paysage de « forêt de nuage » enveloppée de brume, niché au pied des Andes boliviennes, les biologistes de Conservation International ont découvert 20 nouvelles espèces jusqu’ici inconnues de la science. Ils ont aussi découvert une abondance d’animaux et de plantes qui n’avaient pas été vus depuis des décennies, voire plus d’un siècle pour certains, annonçaient-ils sur leur site officiel le 14 décembre.
Au cours d’une expédition scientifique géante dans la vallée de Zongo, située à environ 3 000 mètres au-dessus du niveau de la mer dans la partie orientale de la cordillère Royale, les chercheurs ont catalogué plus de 1 200 espèces au total, dont 770 n’avaient jamais été vues dans cette partie du monde auparavant.
Parmi ceux-ci, la grenouille lilliputienne peut être considérée comme le plus petit amphibien des Andes, ne mesurant que 10 mm de long. Les chercheurs ont également découvert une nouvelle espèce de vipère venimeuse des fosses, et le serpent drapeau de Bolivie, qui porte les couleurs nationales du pays. Quatre nouvelles espèces de papillons et d’orchidées ont aussi été identifiées.
« Ces découvertes sont le résultat de 14 jours de travail intense sur le terrain », explique le biologiste Trond Larsen, qui a codirigé l’expédition de près de 20 chercheurs d’institutions boliviennes et internationales. « Cette zone est devenue un refuge pour des amphibiens, des reptiles, des papillons et des plantes qu’on ne trouve nulle part ailleurs sur Terre. »
Ce qui est aussi remarquable dans cette découverte, c’est la proximité qu’entretient ce refuge caché avec la société humaine. Bien qu’il faille du temps et des efforts pour pénétrer dans les hauteurs de Zongo, celle-ci se trouve aux portes de La Paz, la capitale administrative du pays. « Imaginez un centre urbain animé et peuplé à 50 kilomètres à peine d’une vallée intacte débordant de biodiversité », confie Larsen.
Ce genre de proximité a tendance à exercer une pression négative sur les écosystèmes naturels. De fait, la plus grande menace pour la vallée de Zongo est le défrichement des terres à des fins agricoles, qui empiète sur l’habitat naturel des espèces et pourrait les mettre en danger. L’objectif de Conservation International est donc de définir une approche durable de la gestion de la forêt, qui profite à toutes les formes de vie, humaines ou non.
« Notre objectif est de protéger cette terre tant qu’elle est encore relativement vierge », explique Trond Larsen. « Nous devons aux générations futures de la garder intacte. »
Source : Conservation International