Fabiola Campillay, une mère de famille chilienne de 36 ans, attendait son bus pour aller au travail quand une cartouche de gaz lacrymogène tirée par des policiers l’a atteinte en plein visage. Vice rapportait jeudi 17 septembre que Fabiola a perdu trois de ses sens suite à l’incident. Son cas a déclenché une vague de protestations au Chili.
La mère de famille a certes survécu, mais elle a perdu la vision, l’odorat et le goût. Au cours des dix derniers mois, elle a subi plusieurs interventions chirurgicales, notamment la pose d’implants dans ses orbites oculaires. En septembre, elle a été contrainte de retourner à l’hôpital pour insérer une plaque dans son crâne afin de stopper une fuite de liquide cérébral.
Depuis le début des manifestations au Chili, la police aurait fait plus de 460 victimes à cause de tirs de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. Il s’agit du plus grand nombre de traumatismes oculaires au monde. La gravité des blessures de Fabiola Campillay a fait de son cas un exemple emblématique de la répression policière au Chili, déclenchant un mouvement contre les armes dites « non-létales ».
« Le gaz lacrymogène a probablement été tiré directement sur Fabiola, violant ainsi le protocole requis pour utiliser l’arme », explique Roberto Morales, d’Amnesty International Chili, qui a lancé une campagne de soutien à Fabiola Campillay et sa famille. L’Institution nationale des droits de l’homme (INDH) a enregistré quelque 2 000 plaintes contre des policiers au cours des neuf derniers mois pour des crimes tels que coups et blessures, des violences sexuelles et même des homicides.
Source : Vice