Selon le rapport Planète vivante de 2020 du Fonds mondial pour la nature (WWF), entre 1970 et 2016, 68 % des animaux sauvages ont disparu de la surface de la planète. Les zones tropicales d’Amérique centrale et latine sont les plus touchées avec une disparition de la faune qui s’élève à 94 %.
Cet indice, compilé en coopération avec la Société zoologique de Londres, prend en compte environ 4 000 espèces de vertébrés, répartis sur 21 000 populations d’animaux. Il enregistre une nouvelle accélération de la chute de biodiversité par rapport à 2018, qui culminait déjà à 60 %.
« Depuis 30 ans, nous voyons la chute s’accélérer et ça continue dans la mauvaise direction », résume Marco Lambertini, directeur mondial du WWF. « Nous assistons à la destruction de la nature par l’humanité. […] De fait, c’est un écocide. » Un constat effrayant. « Tous les voyants de notre planète sont au rouge avec le message : échec système », prévient Marco Lambertini.
Depuis 50 ans, « notre monde a été transformé par une explosion du commerce mondial, de la consommation et de la croissance de la population humaine », souligne le rapport. Mais ces changements, comme la déforestation à des fins agricoles ou le réchauffement climatique « ont coûté énormément à la nature » et l’humanité dépasse désormais chaque année de plus en plus tôt son « budget biologique », consommant plus que les capacités de régénération de la Terre.
« La bonne nouvelle au milieu de toutes ces mauvaises nouvelles, c’est que nous commençons à comprendre » que cette situation n’est pas tenable, estime le patron du WWF. Et le rapport Planète vivante s’accompagne d’une lueur d’espoir, avec la parution d’une étude réalisée avec une quarantaine d’autres ONG et instituts de recherche.
Intitulée « Infléchir la courbe » et publiée dans la revue Nature, elle explique différents scénarios possibles pour préserver la nature, mais aussi réduire l’empreinte de la production agricole ou de la consommation humaine. Si l’on n’agit pas, le monde court à sa perte. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut encore agir.
Source : WWF