Une dizaine de militaires néonazis ont été découverts au sein de l’armée française, dont certains s’affichent sans scrupule sur les réseaux et sont toujours en poste, rapporte Mediapart dans une enquête publiée mercredi 8 juillet.
Mediapart expose par exemple le cas d’Alan V. , un jeune militaire du 13e Bataillon de chasseurs alpins qui publie sur son compte Instagram des photos de lui en uniforme lors de missions militaires, sans cacher ses opinions politiques nauséabondes.
Sur son avant-bras, il s’est fait tatouer : « Meine Ehre heißt Treue », qui veut dire « Mon honneur s’appelle fidélité » en allemand. Cette phrase était la devise gravée sur la boucle de ceinture des SS, en référence à leur fidélité à Adolf Hitler. Mais Alan V. n’est pas le seul soldat français à assumer son admiration du nazisme.
François D. a intégré le même bataillon qu’Alan en septembre 2016. Deux mois avant son arrivée, il publiait une photo de lui sur Facebook où on pouvait le voir tendre le bras, comme pour un salut nazi. Une fois devenu chasseur alpin, il a publié une photo d’un autre soldat de son bataillon, nommé Dylan. Ce dernier lui a écrit : « Merci führer. » François a été jugé en comparution immédiate le 29 juin dernier et a été condamné à une peine de 18 mois de réclusion dont 12 avec sursis. Il dort en prison mais est toujours militaire.
L’enquête cite également les cas de Maxime P. et Teddy M., qui collectionnent les tatouages liés au nazisme et ont été ensemble au 2e Régiment étranger de parachutistes. Maxime P. a quitté l’armée mais Teddy M. y officie toujours. Pourtant, le ministère des Armées affirme que « l’armée de terre lutte contre tous les types de radicalismes ».
« Tout cas démontré fait l’objet d’une procédure disciplinaire débouchant sur une sanction immédiate et forte », ajoute le ministère. Contacté par Mediapart, le ministère a toutefois dû reconnaître que « parmi les militaires mentionnés dans l’enquête, certains sont encore en service et les éléments ont été portés à la connaissance de leur chaîne de commandement ».
Le ministère n’a pas souhaité donner davantage de renseignements sur la dizaine de cas identifiés par Mediapart. Une source interne à l’armée de terre affirme, elle, que certains d’entre eux étaient déjà repérés et « en cours de traitement ».
Source : Mediapart