Des scientifiques ont pu observer pour la toute première fois le cœur d’une exoplanète. Une fenêtre inestimable sur la composition de TOI-849b, une géante gazeuse située à 730 années-lumière de la Terre que les astronomes observent depuis deux ans, rapportait Vice mercredi 1er juillet.
TOI-849b est légèrement plus petite que Neptune mais trois fois plus massive. Selon l’étude des astrophysiciens de l’université de Warwick, au Royaume-Uni, publiée dans la revue Nature, il s’agit de la planète la plus dense jamais découverte pour cette taille. Elle a été détectée pour la première fois en 2018, mais ses propriétés n’ont alerté les astronomes que l’année dernière.
« Lorsque les données nous sont parvenues, nous pensions qu’il s’agissait d’une erreur », raconte le Pr David Armstrong, qui a dirigé cette étude. Les scientifiques venaient de découvrir une planète gazeuse… sans gaz. L’orbite de TOI-849b est si proche de son étoile, très semblable à notre Soleil, que les températures peuvent monter jusqu’à 1 500°C à sa surface.
Après avoir observé attentivement TOI-849b pendant six mois, les astrophysiciens britanniques ont finalement proposé deux hypothèses. Soit TOI-849b est le cœur nu de ce qui était autrefois une planète géante gazeuse de la taille de Jupiter, soit il s’agit d’une géante gazeuse « ratée » qui n’a jamais développé d’enveloppe gazeuse. Dans le cas de Jupiter, son noyau constitué d’éléments lourds est entouré de dizaines de milliers de kilomètres de couches de gaz.
Les chercheurs estiment qu’en passant près de son étoile, TOI-849b subit une force trop importante et se décompose peu à peu. C’est ce qu’on appelle un événement de rupture. Il se pourrait aussi que l’exoplanète ait perdu son statut de géante gazeuse par thermalisation : avec le temps, l’énergie thermique accumulée à sa surface a pu littéralement dissoudre son atmosphère.
D’autre analyses devraient permettre un diagnostic plus précis sur cette étrange planète, sur laquelle il ne fait pas bon vivre.
Source : Vice