Avant de mourir d’une asphyxie dans la foulée d’un contrôle de police, le 3 janvier 2020, Cédric Chouviat a dit sept fois : « J’étouffe ! » C’est ce qui apparaît dans les enregistrements du téléphone de ce livreur obtenus par Mediapart et Le Monde lundi 22 juin 2020.
Vendredi 3 janvier, l’homme de 42 ans a été interpellé alors qu’il roulait en scooter sur le quai Branly, à Paris. Jusqu’ici, on ignorait ce qui s’était dit avant le placage ventral auquel il n’a pas survécu. Mais Cédric Chouviat avait lancé la caméra vidéo de son téléphone.
Sur les enregistrements, on peut entendre le ton monter peu à peu. L’insulte « fils de pute » qu’un policier croit avoir entendu à 9,40 minutes n’apparaît jamais. Cédric Chouviat l’a traité de « pauvre type » huit fois avant de subir une clé d’étranglement et un placage ventral.
Un ultime « guignol » prononcé par le père de cinq enfants a précipité son arrestation. Cédric Chouviat a imploré cette fois les agents d’arrêter puis a répété « j’étouffe » à sept reprises. Victime d’une fracture du larynx, il a été transporté à l’hôpital dans le coma. Il est mort deux jours plus tard.
En France comme aux États-Unis, les victimes de violences policières ont ces derniers mots tragiques en commun.
Source : Le Monde / Mediapart