Casque dernière génération, chaise de gamer, Antoine Griezmann lâche la souris pour lever les bras au ciel. En ce mois d’avril 2020, l’attaquant français vient d’éliminer un adversaire. On connaissait son talent balle au pied, mais le champion du monde profite du confinement pour dévoiler ses skills clavier sous la main. Invité chez Gotaga, le « french monster » du gaming, pour une partie retransmise en live sur Twitch, Griezmann impressionne le public sur le jeu du moment : Call of Duty: Warzone. En passionné de FPS, le Français ne pouvait pas passer à côté du phénomène.
Recommandée par l’OMS, l’activité autour du gaming a augmenté de 75 % depuis le début du confinement, et Warzone n’y est pas pour rien. Sortie le 10 mars, soit au moment où les premières mesures de confinement étaient mises en place dans bien des pays, le dernier né de la franchise Call of Duty est attractif grâce à sa gratuité, sa disponibilité sur les trois grandes plateformes (PC, PS4 et Xbox One) et son crossplay permettant aux joueurs de différentes plateformes de jouer ensemble. En un mois, il comptait déjà plus de 50 millions de joueurs.
Dans les jours qui ont suivi sa sortie, le jeu a écrasé la concurrence : tandis que Fortnite réunissait 10 millions de joueurs deux semaines après son lancement, Warzone a atteint les 15 millions de gamers en trois jours, soit cinq de plus qu’Apex Legends. Il n’a suffi que d’un mois à l’éditeur Infinity Ward pour réunir 50 millions de joueurs, alors que Fortnite a eu besoin de quatre mois pour ça.
Pourquoi un tel écart ? Tout d’abord car Warzone profite de la renommée de Call of Duty, quand Fortnite et Apex Legends proposent des univers originaux. Et Warzone est le Battle Royale dont les joueurs avaient besoin en cette période difficile. Mis à la mode depuis l’arrivée de H1Z1 et PlayerUnknown’s Battlegrounds (PUBG), le mode de jeu consiste à tenter d’être le dernier survivant, ou la dernière équipe en vie au terme d’une partie ayant débuté avec une centaine de joueurs. Il faut donc tout faire pour sauver sa peau dans la partie à mesure, l’objectif assigné à tout un chacun en restant à la maison. Warzone résonne donc avec l’époque, tout en permettant d’oublier ses aspects les plus anxiogènes.
Ses règles impitoyables, dont le seul objectif est d’éviter de mourir et d’éliminer les adversaires pour être le dernier encore en activité, sont d’une simplicité cathartique. Warzone possède l’avantage sur ses concurrents de mettre 150 joueurs aux prises, et de proposer des missions et des possibilités de revenir en jeu après s’être fait abattre qui le rendent plus intéressant et moins frustrant que d’autres. « L’idée du goulag c’est du génie », raconte un joueur en référence au duel post-mortem auxquels se livrent les joueurs dans une arène délabrée après s’être fait tuer. Le gagnant est re-parachuté dans la partie. « Les parties ne se ressemblent pas selon l’endroit où tu atterris et l’équipe avec laquelle tu tombes, ça donner lieu à des raids hyper-stratégiques ou à du grand n’importe quoi. »
Certes, Warzone reste pour l’heure moins joué que Fortnite, qui compte 250 millions d’utilisateurs. Mais le premier a été lancé il y a un mois, quand que le second est disponible depuis 2017. Pour passer en tête, les développeurs ont quelques pistes afin de rendre le jeu plus vivant, comme par exemple le contrat de cible, qui met la tête d’un joueur adverse à prix pour engranger plus d’argent et d’XP que la normale quand on l’abat.
D’autres améliorations devraient être apportées « un peu plus tard » selon les développeurs comme par exemple l’ajout de 50 joueurs, faisant monter le total à 200 joueurs dans une seule et même partie. Une première pour une partie classique de Battle Royale qui promet des batailles très intenses et une réduction des temps morts déjà rares. Patrick Kelly, le co-directeur du studio explique que cette nouveauté est déjà en cours de développement. Mais il ne précise pas si elle sera en ligne avant la fin du confinement.
Couverture : Infinity Ward