Des scientifiques ont découvert une abeille moitié mâle, moitié femelle, dont la séparation entre les deux sexes se trouve pile au milieu de son corps. Leur étonnante étude a été publiée dans le Journal of Hymenoptera Research fin février.
Cette condition est connue sous le nom de gynandromorphisme, et des scientifiques viennent de trouver le premier individu gynandromorphe connu chez une abeille nocturne originaire d’Amérique centrale et du Sud, le Megalopta amoenae. Sur son côté gauche, l’abeille est physiologiquement mâle. Il possède une petite mandibule délicate, une longue antenne et une patte arrière fine et délicate avec moins de poils. Le côté droit a des caractéristiques féminines : une antenne plus courte, une mandibule prononcée et dentée, ainsi qu’une patte arrière épaisse et poilue.
Le phénomène a déjà été observé chez au moins 140 espèces d’abeilles, ainsi que des papillons, des oiseaux et des crustacés, mais chez les abeilles, on ne le voit généralement qu’après la mort de l’insecte et dans un musée. Comme les chercheurs étudiaient déjà les rythmes circadiens des abeilles – qui synchronisent le comportement et les interactions d’une espèce avec l’environnement extérieur –, ils ont décidé de voir si et comment les rythmes circadiens différaient chez leur individu gynandromorphe.
Ils ont ainsi constaté que l’abeille avait tendance à se réveiller plus tôt que les abeilles mâles ou femelles. Cependant, ses périodes d’activité la plus intense ressemblaient davantage au comportement des abeilles femelles. Cela pourrait indiquer que le cerveau des abeilles gynandromorphes a une signalisation spécifique au sexe mixte et qu’elles ne sont pas en mesure d’intégrer les deux rôles à la fois.
Source : Journal of Hymenoptera Research