Mardi 30 mars, Mélina, infirmière anésthésiste de 37 ans au bloc opératoire et au service de réanimation de l’hôpital Lapeyronie, à Montpellier, a été contrainte de quitter le logement qu’elle occupait avec son compagnon, rapporte la Gazette de Montpellier ce 2 avril.
« Ils nous ont coupé l’eau chaude et le chauffage pour nous forcer à partir. C’était intenable. On a été obligé de s’en aller », explique la jeune femme. Il y a quelques jours, ses propriétaires l’ont poussée vers la sortie. En cause, leur crainte d’être contaminés par le Covid-19.
Dès les premiers jours de la crise, Mélina prend en charge des patients infectés par le virus. Elle prend alors la décision de se couper de sa famille pour éviter de les mettre en danger. Elle installe sa famille chez elle, et elle va occuper le petit appartement de sa fille. Sans que rien ne l’y oblige, elle prévient ses propriétaires qui commencent alors à se plaindre en lui disant : « Pour nous, ce sont des étrangers, on n’en veut pas chez nous. » Mais ils ne s’arrêtent pas là : ils coupent l’eau chaude puis le chauffage, l’antenne de la télévision et font du bruit le matin pour réveiller tout le monde.
Lundi 30 mars, Mélina cède finalement aux pressions et accepte de quitter son domicile. De toutes les horreurs que ses propriétaires lui ont dites en quelques jours, une phrase lui revient particulièrement en tête : « Ils m’ont dit : “on s’en fout que vous attrapiez le virus et que vous mouriez avec. Du moment que vous ne mourez pas chez nous. »
Source : la Gazette de Montpellier