Le réseau social chinois TikTok a incité ses modérateurs à masquer les publications créées par des utilisateurs jugés laids, pauvres, en surpoids ou handicapés, selon des documents obtenus par The Intercept le 16 mars. Ce n’est pas la première fois que l’application de partage de vidéos est épinglée à ce sujet.
En effet, Netzpolitik avait déjà mis la main en 2019 sur un mémo de la société mère de TikTok, ByteDance, prouvant qu’elle avait tenté de limiter la visibilité des personnes handicapées. Le mémo mentionnait spécifiquement les personnes atteintes d’autisme, de trisomie 21, de défiguration faciale ou les « personnes handicapées ou ayant des problèmes faciaux tels qu’une tache de naissance, un strabisme léger, etc. »
Dans le dernier mémo, les modérateurs ont été invités à supprimer le contenu mettant en avant des créateurs avec une « corpulence anormale », que ce soit « joufflu », « obèse » ou « trop mince ». Et il n’est pas seulement question de corpulence mais aussi de tout trait physique considéré par les modérateurs comme peu attrayant. En somme, TikTok a développé une véritable politique contre les « moches ».
Les modérateurs ont également été encouragés à supprimer le contenu qui semblait être créé dans les zones pauvres, y compris « les bidonvilles, les champs ruraux (les beaux paysages naturels ruraux pourraient être exemptés), les logements délabrés » ou « les chantiers de construction ».
Selon The Intercept, la plupart de ces recommandations ne seraient plus en vigueur et certaines n’auraient jamais été mises en œuvre. Un porte parole de TikTok s’est défendu en expliquant qu’elles « représentaient une tentative précoce de prévention du cyber-harcèlement, mais ne sont plus en place et étaient déjà hors d’usage lorsque The Intercept les a obtenues ».
Source : The Intercept