Une équipe de physiciens américains veut mettre au point un trou de ver, qui ferait office de pont entre deux endroits dans l’espace, en produisant une téléportation quantique. Pour cela, ils comptent recréer deux trous noirs à petite échelle, comme le rapportait Quanta Magazine le 27 février.
Ces chercheurs, issus du California Institute of Technology et de l’université du Maryland, basent leur expérience sur une hypothèse : si rien n’échappe à la force d’attraction destructrice d’un trou noir, il semblerait que deux trous noirs parfaitement superposés puissent transmettre des informations de l’un à l’autre.
En physique quantique, cette connexion par-delà l’espace s’appelle l’intrication : malgré la distance, certaines particules de la matière se comportent de la même manière. Elles sont corrélées et peuvent donc faciliter une « téléportation quantique ». Ce phénomène observé à grande échelle sur les trous noirs est notamment utilisé dans la fabrication d’ordinateurs quantiques pour permettre la transmission de données entre deux machines.
Bien sûr, produire et lier des trous noirs en laboratoire est encore impossible, mais les chercheurs pensent pouvoir recréer un circuit quantique qui se comporterait de la même manière que deux trous noirs intriqués. Il semblerait même que ce circuit ne ferait pas qu’imiter l’activité d’un trou noir mais aurait exactement les mêmes propriétés.
Si tout se passe comme prévu, il pourrait ainsi transmettre des informations quantiques d’un trou noir à l’autre sans avoir préalablement à la décrypter.
Ce procédé ne permettra pour l’instant pas de réaliser une téléportation physique comme on la voit dans les films de science fiction, mais il pourrait décupler la vitesse de circulation de l’information et affermir le développement des ordinateurs quantiques.
Source : Quanta Magazine.