Dans le milieu académique américain, Bruce Bagley est une référence. Ce professeur de l’université de Miami est souvent consulté par les médias pour parler de trafic de drogues, de corruption ou de blanchiment d’argent en Amérique du Sud. Aujourd’hui, c’est lui qui est accusé d’avoir participé à un schéma de blanchiment d’argent d’une valeur de 2,5 millions de dollars. Il aurait touché une commission de 10 %, précisait le New York Times le 18 novembre.
Professeur de relations internationales en Floride depuis 1987, Bruce Bagley a écrit une grande série d’articles sur les cartels d’Amérique latine. Avant de signer un livre sur Le trafic de drogue, le crime organisé et les violence dans les Amériques aujourd’hui et de donner des conseils aux Nations unies, au FBI, à la DEA ainsi qu’à plusieurs gouvernements du sous-continent, il a fondé la société Bagley Consultants en 2005.
En 2016, un compte a été ouvert au nom de l’entreprise. Un an plus tard, de gros virements y ont été déposés en provenance des Émirats arabes unis et de Suisse. Ils ont été effectués par une firme contrôlée par un Colombien, dont l’argent était le produit « de la corruption étrangère et du détournement de fonds volés au peuple vénézuélien », selon l’acte d’accusation. Bruce Bagley en était conscient.
Après chaque virement, le professeur retirait 90 % de la somme pour la donner à une tierce personne. Il gardait le reste en le mettant sur son compte personnel. Après la fermeture de ce compte suspect en octobre 2018, Bagley en a ouvert un autre pour poursuivre la combine jusqu’en avril 2019. Il a été arrêté lundi 18 novembre pour avoir aidé à transférer ainsi 2,5 millions de dollars, en gardant une commission de 10 %.
Source : New York Times