Une enquête inédite publiée le 31 octobre dernier par la BBC a révélé une atroce réalité en plein essor : l’existence de marchés aux esclaves sur des réseaux sociaux, notamment Instagram.
Selon les deux investigateurs·rices pour la BBC, Jess Kelly et Owen Pinnell, au Koweït, des acheteurs et vendeurs utilisent les services d’Instagram ou de Facebook – ainsi que des applications de vente de biens et de services comme 4Sale ou Haraj, promues sur Apple ou Google – pour s’échanger des travailleurs·euses domestiques comme de la marchandise.
Kelly et Pinnell rappellent que neuf foyers sur dix possèdent un·e employé·e de maison au Koweït, venant principalement « des régions les plus pauvres du monde ». D’après eux, des personnes achetées et vendues en tant qu’esclaves via ces plateformes sont identifiées et promues par des hashtags. Classées par couleur de peau et qualités diverses, elles sont disponibles à l’achat pour quelques milliers de dollars, négocié avec des messages privés.
Ces travailleurs·euses vivent ensuite généralement en huis clos, tenu·e·s à l’écart de la société par leurs « employeurs·euses ». Privé·e·s de leurs droits fondamentaux, iels n’ont aucune possibilité de se défendre.
Parmi les géants de la tech alertés, Facebook a annoncé interdire l’utilisation d’un des hashtags mis en cause (#servantepourtransfert en arabe), alors qu’Apple et Google disent travailler en ce moment-même au développement d’une solution qui empêcherait ces activités illégales.
Le gouvernement koweïtien quant à lui s’est dit « en guerre contre ce type de comportement » et a affirmé que les applications seraient « minutieusement examinées ».
Source : BBC News