Depuis jeudi 17 octobre, Bruno Dey est jugé par le tribunal de Hambourg pour avoir participé au meurtre de 5 230 prisonniers du camp nazi de Stutthof, dans le nord de la Pologne. À 93 ans, il se dit « désolé de ce qu’il a fait » entre 1944 et 1945, selon son avocat cité par la BBC.
Ce procès tardif intervient à la faveur d’un revirement de jurisprudence : la justice allemande a attendu 2011 pour condamner des nazis sans détenir la preuve qu’ils avaient activement participé à la mise à mort de déportés. Elle s’est ainsi intéressée à Bruno Dey en 2016. Comme lui, 29 personnes risquent encore la prison pour « complicité d’assassinat » en relation avec le IIIe Reich.
Ouvert en 1939 à une trentaine de kilomètres de Gdansk, le camp de Stutthof a accueilli 100 000 détenus. Ils sont 65 000 à avoir trouvé la mort. Bruno Dey y a été affecté à l’âge de 17 ans. Alors que le procureur le présente comme un « rouage de la machine à tuer », son avocat affirme qu’il « n’a pas rejoint les SS volontairement » et qu’il « n’a pas cherché à servir au camp de concentration ».
Assis sur un fauteuil roulant et réfugié derrière des lunettes de soleil, Bruno Dey a expliqué qu’il savait que les prisonniers n’étaient pas là en tant que criminels. Il a assuré n’avoir pas participé directement à des meurtres. « Il avait de la compassion pour eux mais ne se voyait pas en position de les libérer », a avancé son avocat. Le procès devrait durer jusqu’à mi-décembre.
Source : BBC