Près de 14 300 ans après sa mort, un chiot a parlé. Au cours d’une étude décrite par la revue scientifique Public Library of Science le mois dernier, des scientifiques sont parvenus à analyser l’acide ribonucléique (ARN) de l’animal. Il avait été retrouvé congelé en 2015 à Tumat, dans le nord-est de la Russie, précise le Siberian Times le 23 août 2019.
Moins résistant que l’ADN, qui renseigne sur la nature des gènes, l’ARN est une molécule qui permet de savoir quels gènes fonctionnent et lesquels sont silencieux. L’échantillon prélevé sur le foie, le cartilage et les tissus musculaires de la bête est le plus vieux jamais récolté. L’ancien ARN de référence avait environ 13 000 ans de moins.
Cette découverte ouvre d’incroyables perspectives. « Les chercheurs ont jusqu’à présent hésité à séquencer de l’ARN ancien car il est généralement moins stable que l’ADN », indique le chercheur Oliver Smith. « Mais vu nos récents succès dans le séquençage de l’ARN de plantes anciennes, nous pensons que ce spécimen bien préservé d’animal, gelé dans le permafrost, pourrait receler ce qu’il faut pour un séquençage. »
Pareil procédé devrait permettre de mieux comprendre le fonctionnement de virus contemporains, dont le génome est constitué d’ARN. Il renseignerait aussi sans doute sur les éléments qui influencent l’évolution.
Source : The Siberian Times