Le tout premier produit de consommation provenant de la zone abandonnée autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl vient d’être finalisé, annonce la BBC ce 8 août. Il s’agit d’une vodka artisanale, fabriquée à base de céréales et d’eau issues de la zone d’exclusion de Tchernobyl : la vodka Atomik.
L’équipe a d’abord fait pousser des grains de seigle dans une ferme des environs, afin de fabriquer un alcool certifié non-radioactif. « N’importe quel chimiste vous le dira : lorsque vous distillez quelque chose, les impuretés restent dans les déchets. Nous avons donc pris du seigle légèrement contaminé et de l’eau de Tchernobyl, et nous l’avons distillée », explique le professeur Jim Smith, à l’origine du projet.
Le chercheur s’est entouré de scientifiques de l’université de Portsmouth, au Royaume-Uni, avec lesquels il a travaillé dans la zone d’exclusion plusieurs années. Ils ont étudié les processus de renouvellement de la terre, et espèrent aujourd’hui reverser les bénéfices des ventes de leur vodka aux populations ukrainiennes touchées par la catastrophe de 1986. « Trente ans après Tchernobyl, je pense que le développement économique de la région est l’aspect le plus important, pas la radioactivité », explique-t-il.
« Nous ne sommes pas obligés d’abandonner totalement ces terres. Nous pouvons les utiliser de diverses façons, et produire des choses totalement dépourvues de radioactivité », estime le Dr Gennady Laptev, qui a participé à la création de la vodka Atomik. Il n’existe pour le moment qu’une seule bouteille de vodka fabriquée à Tchernobyl, mais le professeur Jim Smith, qui travaille dans la zone d’exclusion depuis les années 1990, espère en produire 500 dans les mois à venir.
Source : BBC