Lundi 5 août 2019, la Colombie a donné la citoyenneté à 24 000 enfants nés de parents vénézuéliens, réfugiés dans le pays, annonce le Washington Post. La décision concerne tous les bébés nés sur le territoire depuis 2015, mais aussi tous ceux qui naîtront en Colombie au cours des deux prochaines années. Cette mesure a été mise en place en pleine crise humanitaire, alors que le nombre de réfugiés et d’enfants sans papiers augmente jour après jour.
« Aujourd’hui nous pouvons dire, malgré les difficultés, que la xénophobie n’est pas la bonne voie », a déclaré le président Iván Duque, lors d’une assemblée organisée au sein du palais présidentiel, réunissant des responsables américains et colombiens, ainsi que les représentants d’ONG. « Pour la défense de la fraternité, nous allons prendre en main cette situation », a-t-il assuré.
La plupart des pays d’Amérique du Sud accordent automatiquement la citoyenneté aux enfants nés sur leur territoire, mais la Colombie exige habituellement la résidence légale d’un parent pour l’accorder aux enfants. À ce jour, plus de quatre millions de Vénézuéliens ont fui leur pays, touché par l’hyperinflation, les coupures d’électricité à répétition, et les pénuries d’eau, de nourriture et de médicaments. Parmi eux, plus d’1,5 million de personnes ont trouvé refuge en Colombie et le nouveau décret d’Iván Duque devrait permettre une meilleure intégration des nouvelles générations.
« Tâchons de nous souvenir qu’il y a de cela plusieurs décennies, ce sont eux qui ont reçu les Colombiens dans leur pays, quand la situation était inversée et que nous fuyions les conditions difficiles de notre pays », rappelle Felipe Muñoz, le responsable de la surveillance des frontières vénézuéliennes.
Sources : The Washington Post / The New York Times