Une étude australienne parue ce vendredi 5 juillet dans le revue The Lancet raconte comment 13 patients tétraplégiques ont pu à nouveau se servir de leurs bras, grâce à une technique de transfert de nerfs. Parmi eux, l’Australien Paul Robinson, âgé de 34 ans, se réjouit de pouvoir boire de la bière à nouveau.
La perte de fonction des membres supérieurs affecte considérablement l’indépendance, y compris l’engagement social, professionnel et communautaire. « Pour ces patients, pouvoir se servir de leurs mains est la priorité numéro un, avant le fait de marcher ou de restaurer leurs fonctions sexuelles », confie Natasha Van Zyl, chirurgienne à Melbourne et auteure principale de l’étude.
Au total, 16 jeunes adultes ont été recruté·es pour cette étude. Ils et elles avaient tous subi 18 mois auparavant une lésion de la moelle épinière à la suite d’un accident de voiture, ou une blessure sportive qui les a laissé·es paralysé·es. L’opération a consisté à prélever des nerfs liés aux muscles toujours fonctionnels situés au-dessus de la blessure, afin de les relier aux nerfs des muscles paralysés, dans le but de ranimer ces derniers.
Deux ans plus tard d’une rééducation intense, 13 des 16 patients sont à nouveau capables de tendre leurs bras, d’ouvrir et fermer leurs mains et de manipuler des objets, leur permettant notamment de se nourrir ou se brosser les dents. Les transferts de nerfs réalisés sur les trois autres patient·es n’ont pas abouti. D’autres recherches seront alors nécessaires sur davantage de patient·es pour déterminer le type de personnes et blessures sur lesquelles cette technique est la plus efficace.
« Le message adressé à tous·tes les patient·es au monde qui souffrent d’une lésion à la moelle épinière, et à tous les soignant·es qui les traitent, c’est qu’il est possible de restaurer les fonctions de la main et du coude », se réjouit Natasha Van Zyl.
Source : The Lancet