Faire du vélo en ville relève souvent davantage du cyclo-cross que d’une tranquille balade balisée. Le partage de la route entre conducteurs·rices et cyclistes est encore loin d’être harmonieux et sécurisé. Dans le cadre d’une étude publiée dans le numéro d’avril 2019 de la revue scientifique Transportation Research, repérée par Motherboard, des chercheurs·euses se sont demandé·e·s pourquoi certain·e·s conducteurs·rices montrent une si grande animosité à l’égard des deux-roues. Iels sont arrivé·e·s à la conclusion qu’iels déshumanisaient complètement les cyclistes et les considèrent comme inférieur·e·s à l’être humain.
« L’idée est que, si vous ne considérez pas un groupe de personnes comme pleinement humain, vous aurez plus de chances d’être agressif envers elles », a déclaré Narelle Haworth, professeure et directrice du Centre de recherche sur les accidents et la sécurité routière à l’université de Technologie du Queensland, qui a participé à cette étude.
Les chercheurs·euses ont demandé à 442 Australien·ne·s – dont des cyclistes – de classer la·e cycliste moyen·ne sur une échelle allant du singe à l’être humain, puis sur une échelle allant du cafard à l’être humain. Dans les deux cas, plus de la moitié des répondant·e·s ont déclaré qu’iels ne considéraient pas les cyclistes comme des êtres humains. En bref, les non-cyclistes ont estimé que la·e cycliste moyen·ne était humain·e à 45 %. Iels ont également noté que même les cyclistes déshumanisent leurs camarades de guidon. Selon Haworth, c’est peut-être parce que l’étude parlait d’un·e « cycliste moyen·ne » et qu’iels se pensaient différents.
La chercheuse a ajouté qu’il fallait étudier davantage les interventions publiques (comme des campagnes de sensibilisation par exemple) qui pourraient permettre d’inverser la perception des cyclistes par les conducteurs·rices.
Source : Transportation Research