Lors d’une conférence de presse le 24 avril, une équipe de recherche dirigée par le spécialiste de la parole Gopala Anumanchipalli, de l’université de Californie, a présenté une interface cerveau-machine révolutionnaire qui, en analysant l’activité cérébrale, parvient à transformer les pensées en paroles. Le fruit de leurs recherches a été publié dans la revue Nature le même jour, et rapporté par le magazine Smithsonian. Ce système pourrait à l’avenir être utilisé par des personnes aux capacités de locution affaiblies ou inexistantes, que ce soit à cause de la maladie de Parkinson ou d’une autre lésion cérébrale.
L’implant mis au point par les scientifiques commence par enregistrer les signaux cérébraux qui déclenchent les mouvements des lèvres, de la langue, de la mâchoire ou du larynx. À partir de ces signaux, une intelligence artificielle imagine ensuite les mouvements que devraient effectuer ces différents organes s’ils fonctionnaient normalement. Enfin, un second algorithme retranscrit ces mouvements sous forme de synthèse vocale.
Ce dispositif fait penser à une évolution considérable de celui qu’utilisait le physicien Stephen Hawking. Mis au point par Intel, un système infrarouge analysait les mouvements de sa joue et lui permettait de choisir des lettres sur un clavier virtuel. Hawking était ainsi capable de former cinq mots par minute. En théorie, la présente interface pourrait retranscrire à terme jusqu’à 150 mots par minutes, soit la même vitesse que le langage naturel. Cela permettrait ainsi au·à la porteur·euse d’économiser du temps et de l’énergie.
Pour l’heure, l’implant a présenté des résultats concluants chez cinq patients sur lesquels il a été testé. Dans Nature, les chercheurs précisent néanmoins qu’il faudra encore de nombreuses expérimentations pour pouvoir affirmer à 100 % l’efficacité de ce générateur de parole novateur.
Source : Nature