Un pharmacologue espagnol a écumé les rues de Madrid, pour réunir 90 échantillons de haschisch vendus dans la capitale espagnole, afin de les étudier plus en détail. Dans son étude publiée le 2 avril 2019, Manuel Pérez Moreno montre que 75 % des échantillons étudiés contenaient une quantité importante d’Escherichia coli, une bactérie intestinale contenue dans les selles des mammifères, rapporte El País. Et 10 % des échantillons abritaient des Aspergillus, un champignon qui peut s’avérer mortel.
« La majorité du hasch vendu dans la région de Madrid n’est pas apte à la consommation humaine, principalement à cause de critères microbiologiques, et il représente un danger pour la santé », conclut le scientifique, qui dit n’avoir jamais fumé de shit de sa vie.
D’après lui, les résidus de matières fécales retrouvées dans les barrettes proviennent du fait que les doses sont réparties dans du film plastique, avant d’être avalées par des mules, au Maroc. « Quand les transporteurs arrivent en Espagne, ils prennent un laxatif et expulsent les pochons. Puis, ils sont mis en vente », explique-t-il. La quantité moyenne de bactéries présente dans chaque gramme de shit était 500 fois plus élevée que la quantité maximale fixée par la réglementation européenne concernant des produits tels que les fruits ou le thé.
Entre les matières fécales et les champignons toxiques présents dans le haschisch en provenance du Maroc, l’Espagne – et la France où le produit est distribué – fait « clairement face à un problème de santé publique », estime la biologiste et co-auteure de l’étude, Inmaculada Santos. « Les quantités de bactéries que nous avons trouvées sont effroyables, et le problème n’est pas simplement l’inhalation. Le haschisch est constamment manipulé par les consommateurs avec les mains », alerte-t-elle.
Sources : El País