L’écart des salaires monumental a laissé Michelle Williams « paralysée ». En novembre 2017, l’actrice a dû tourner des scènes supplémentaires en urgence pour les besoins du film de Ridley Scott, Tout l’argent du monde. Kevin Spacey, originellement à l’affiche du long-métrage, a en effet été éjecté du film après avoir été accusé d’agressions sexuelles six semaines avant sa sortie. Michelle Williams et Mark Wahlberg ont donc été rappelés sur le tournage, mais ils n’ont pas reçu la même rétribution, rapporte The Guardian. L’acteur a ainsi touché un cachet d’1,5 million de dollars, quand l’actrice n’a perçu que 1 000 dollars, soit 1500 fois moins que son collègue.
Michelle Williams est revenue sur cette injustice lors d’une conférence sur la réduction des écarts salariaux entre les hommes et les femmes, organisée à Washington D.C. le 2 avril. « Devinez quoi : personne ne s’en souciait », a regretté Michelle Williams devant l’assemblée. « Cela ne m’a pas surprise, ça m’a simplement confortée dans l’idée que l’égalité n’est pas un droit inaliénable, et que les femmes travaillent toujours aussi dur pour moins d’argent, tout en assumant davantage de responsabilités chez elles », a-t-elle dénoncé.
« Je suis actrice depuis l’âge de 12 ans. J’ai été reconnue par l’industrie du cinéma aux plus hauts niveaux, et cela ne se reflète toujours pas par une rémunération égale », déplore Michelle Williams, nommée quatre fois aux Oscars et détentrice d’un Golden Globe. En réaction à cette différence de salaire, Mark Wahlberg avait reversé la totalité de son salaire à l’organisation Time’s Up, qui lutte contre les agressions sexuelles, le harcèlement et les inégalités sur les lieux de travail.
Michelle Williams assure qu’à Hollywood, la situation a changé depuis la médiatisation des affaires liées aux inégalités de salaires, au harcèlement et aux agressions. « J’ai vu mon environnement de travail se transformer. Plutôt que d’être attrapée de manière un peu trop pressante, ou prise dans les bras trop longtemps pour un bonjour matinal, on me serrait la main, et on me regardait droit dans les yeux pour m’accueillir le lundi matin », raconte-t-elle.
Sources : The Guardian