Les statues des sphinx et pharaons datant de l’Égypte antique auraient été, au cours de l’histoire, vandalisées dans l’effort de réduire leur pouvoir symbolique. C’est ce qu’affirme le conservateur Edward Bleiberg, du Brooklyn Museum, qui s’est intéressé de plus près à ces destructions en constatant que les visiteurs du musée posaient systématiquement la même question : « Pourquoi les statues ont-elles presque toutes le nez cassé ? » Intrigué, il a analysé les visages défigurés et a alors remarqué que leurs attaques semblaient délibérées, raconte CNN.
Les recherches d’Edward Bleiberg font aujourd’hui l’objet d’une exposition à la Pulitzer Foundation for the Arts, où sont exposées des statues endommagées. « Il existe une cohérence dans les schémas des dommages infligés aux sculptures, qui suggère que ces destructions sont intentionnelles », explique Edward Bleiberg, citant des motivations possiblement politiques, religieuses, personnelles ou criminelles à ces actes. Selon Adela Oppenheim, curatrice du département d’art égyptien du Metropolitan Museum of Art de New York, il s’agissait de neutraliser l’esprit à l’intérieur de la statue en le privant de sa force vitale – comme nous, c’est par là que l’esprit respire.
D’après le conservateur, cette destruction à grande échelle a donc été organisée pour démystifier l’image de ces statues à forme humaine. Edward Bleiberg fait tout de même la différence entre du vandalisme et ces actes, perpétrés par « des iconoclastes qui n’étaient pas des vandales ». « Ils ne s’attaquaient pas à ces œuvres d’art de manière imprudente, ou au hasard », explique-t-il ainsi. Ces nez cassés sont plutôt d’après lui la marque indélébile « des invasions extérieures, de luttes de pouvoir entre dirigeants des dynasties et de périodes de bouleversement ».
Sources : CNN