Depuis 20 ans, pas un jour ne passe sans que l’une d’entre elles surveille la forêt, la protégeant des attaques de contrebandiers. Dans l’état d’Odisha, en Inde, un groupe de femmes protège ainsi la mangrove depuis le cyclone de 1999, qui avait dévasté la région, rapporte le média India Mongabay. Chaque jour, les 75 Indiennes originaires du village de Gundalba se relayent, bâtons de bambou à la main, pour faire fuir et dénoncer les trafiquants de bois.
« Nous frappons nos bâtons, et veillons par groupes de dix. Nous nous dispersons dans les forêts et donnons des coups de sifflet. Toute personne ayant l’intention de nuire à la biodiversité s’enfuit en entendant notre sifflement et le claquement de nos bâtons sur des troncs d’arbres », explique Charulata Biswal, une patrouilleuse de 52 ans. Elle raconte que les volontaires ont commencé à se réunir pour protéger la forêt suite au cyclone, et qu’elles n’ont depuis jamais arrêté de veiller.
« Nos maisons et nos cultures ont été détruites, le sol était devenu salin. Nous n’avions plus de nourriture pendant des jours, et nos enfants n’avaient plus de vêtements à mettre », se rappelle Charulata Biswal. « Mais nous avons réalisé que c’était grâce à la survie de la forêt, y compris la mangrove, que nous étions encore en vie. Nous nous sommes donc engagées à la protéger en retour, et à restaurer la biodiversité », explique-t-elle.
Si les hommes n’avaient au départ qu’un rôle de soutien, ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à rejoindre l’organisation. « Les hommes étaient occupés à réapprovisionner le village, à reconstruire des maisons et à rétablir leurs moyens de subsistance. Les femmes ont donc pris la responsabilité de prendre soin des ressources naturelles », analyse Charulata Biswal, qui dit n’avoir jamais peur dans la forêt, que les femmes considèrent comme « une extension de leur maison ».
Sources : India Mongabay