Lorsque les patients, avant une anesthésie générale, se concentrent sur de mauvais souvenirs, ils ont de grandes chances d’en avoir un souvenir beaucoup plus vague à leur réveil. C’est la conclusion à laquelle est arrivé le Dr Strange (vraiment), de l’université polytechnique de Madrid, en remarquant des phénomènes d’amnésie éphémères sur les patients ayant reçu une anesthésie, rapporte The Independent. Dans son étude, publiée sur Science Advances le 20 mars 2019, il suggère donc d’utiliser des anesthésiants pour traiter les phobies ou les chocs post-traumatiques.
Pour arriver à ces conclusions, le scientifique a organisé une expérience sur 50 volontaires. Il leur a d’abord montré des images racontant des histoires traumatisantes, tels que l’accident de la route d’un petit garçon ou l’agression d’une jeune femme. Une semaine plus tard, il leur a « rafraîchi la mémoire », avec quelques-unes des images les plus fortes, avant de leur injecter du propofol, un agent anesthésique intraveineux.
24 heures après cette anesthésie, la moitié des volontaires étaient incapables de se souvenir de cette histoire « réactivée » juste avant la procédure. « Ce qui est intéressant au sujet des effets du propofol, c’est qu’ils sont très sélectifs au niveau de la composante émotionnelle de l’histoire », déclare le Dr Bryan Strange, soulignant ainsi que les moments violents sont ceux dont les patients avaient le plus de mal à se rappeler.
Il assure donc aujourd’hui que les souvenirs déplaisants pourraient être ciblés, afin d’être isolés et traités sur le long terme, notamment dans les cas d’addiction ou de troubles de stress post-traumatique. « Cela vaut certainement la peine d’essayer », assure le Dr Strange. Si c’est le Dr Strange qui le dit, ça vaut sûrement le coup de l’écouter.
Sources : The Independent