Selon une nouvelle étude publiée le 25 janvier dernier dans le revue Nature, les étés arctiques sont plus chauds aujourd’hui qu’ils ne l’ont été depuis 115 000 ans. La preuve que ce siècle est le plus chaud que la région ait connu depuis des dizaines de millénaires provient de plantes récoltées dans la nature sauvage de l’île de Baffin.
Dans l’Arctique canadien, des glaciers fondent et laissent place à des paysages qui n’avaient pas été libérés de la glace depuis plus de 40 000 ans. Tout en fournissant des preuves inquiétantes du changement climatique en cours, ces événements permettent également aux scientifiques d’étudier des zones auparavant inaccessibles. « L’Arctique se réchauffe actuellement deux à trois fois plus vite que le reste du monde. Les glaciers et les calottes glaciaires vont donc réagir plus rapidement », a déclaré Simon Pendleton, chercheur à l’université du Colorado à Boulder, qui dirigeait les recherches.
« Nous avons échantillonné des plantes sur ces paysages anciens et les avons daté au carbone pour obtenir une idée du moment où la glace avait avancé pour la dernière fois à cet endroit », explique-t-il. Les chercheurs ont récolté les échantillons d’environ 50 plantes de 30 calottes glaciaires de la région, ainsi que de roches afin de confirmer l’âge et l’historique de la couverture de glace dans ce paysage.
La datation au radiocarbone des plantes recueillies a révélé qu’il s’était écoulé des dizaines de milliers d’années depuis leur dernier dégel. Ces informations, combinées aux données provenant de carottes de glace prélevées sur l’île de Baffin et au Groenland, laissent penser aux scientifiques que la région vit actuellement son siècle le plus chaud depuis 115 000 ans. Les chercheurs estiment également que l’île sera probablement complètement dépourvue de glace au cours des siècles prochains.
Source : Nature