Afin de transmettre l’histoire de l’aqueduc de Ségovie (une ville au nord de Madrid) aux plus de 800 000 touristes qui visitent la ville chaque année, le conseil municipal a décidé d’y ériger une statue de Méphistophélès prenant un selfie. Selon la légende, c’est le diable qui aurait construit le pont, et non les Romains. Une décision qui a suscité la controverse. Les plaintes des habitants ont engendré l’arrêt des travaux, rapportait El Pais le 15 janvier.
La sculpture représentent un diable tout sourire, qui tient un téléphone portable dans une main pour se prendre en photo. L’idée est simple : attirer les touristes, qui ont l’habitude de publier les photos de leurs voyages sur les réseaux sociaux. Un simple coup de pub, en somme. Mais l’utilisation de la figure diabolique n’a pas plu à un groupe de plusieurs milliers d’habitants catholiques, qui ont réussi à empêcher jusqu’ici l’érection de la statue.
José Antonio Abella, créateur de l’œuvre, sculpteur, et écrivain de 63 ans, a été fort surpris par la polémique autour de son gentil Méphistophélès. « Je ne comprends pas. Je voulais juste rendre hommage à ma ville et créer quelque chose pour rendre tout ce qu’elle m’a donné », a-t-il déclaré. Mais si l’installation a été provisoirement stoppée, elle devrait bien avoir lieu d’après la mairie.
« C’est fou », poursuit le sculpteur José Antonio Abella, qui souligne avec ironie que la statue sera au final installée à côté de l’ancien siège de l’inquisition espagnole. « Il semblerait que les inquisiteurs n’aient jamais vraiment quitté le pays », se désole-t-il.
Source : El Pais