Vision d’artiste — Crédits : Keio University Après Sagittaire A*, il s’agirait du second plus gros trou noir de notre galaxie. Dans une étude publiée le 4 septembre dans Nature Astronomy, des chercheurs de l’université de Keio au Japon ont annoncé avoir découvert, dans un nuage moléculaire situé à 200 années-lumière du noyau de la Voie lactée, un trou noir gigantesque dont la masse serait environ 100 000 fois supérieure à celle du Soleil. Pas assez pour être autre chose qu’un trou noir de classe intermédiaire, mais une découverte de taille étant donné que leur existence n’avait jamais été prouvée jusqu’ici. Cette découverte constitue en effet à ce jour la meilleure preuve que nous ayons de l’existence d’une classe de « trous noirs de masse moyenne ». Ceux-ci pourraient permettre d’expliquer pourquoi (et comment) les trous noirs supermassifs se forment si rapidement. Car s’il semble énorme pour notre galaxie, le trou noir découvert par l’astrophysicien Tomoharu Oka et son équipe n’est rien en comparaison des corps supermassifs qui constellent l’univers, pouvant parfois atteindre une masse dix milliards de fois supérieure à celle du Soleil. « Nous pensons que certains de ces trous noirs sont les graines à partir desquelles naissent des trous noirs supermassifs au moins un million de fois plus massifs », a confié l’astrophysicienne Brooke Simmons, de l’université de Californie à San Diego, au Guardian après avoir eu vent de cette nouvelle étude. Et ce trou noir, baptisé poétiquement CO–0.40–0.22, pourrait être tout ce qu’il subsiste d’une galaxie naine absorbée lentement par la Voie lactée. Cela suggère que notre galaxie serait gloutonne au point de cannibaliser les galaxies moins massives situées dans son voisinage. Sources : Nature Astronomy/The Guardian