Crédits : David Slater ou Naruto, à la justice de trancher En ce mercredi 12 juillet 2017, c’est un procès peu commun qui débute à San Francisco. Au centre du litige, une série d’images que tout le monde connaît bien aujourd’hui. En 2011, le photographe anglais David Slater a publié les selfies qu’une femelle macaque a pris à l’aide de son matériel photographique, dans la réserve naturelle de Tangkoko, en Indonésie. Après avoir fait trois fois le tour de la Toile, le photographe a publié un livre incluant notamment ces images en 2014, pour finalement en tirer profit. En septembre de cette année-là, un groupe de défense des droits des animaux (PETA) représentant Naruto a porté l’affaire en justice pour faire respecter les droits d’auteur du macaque, qui, il est vrai, a pris les photos. Ce à quoi David Slater a opposé qu’il avait travaillé durant plusieurs jours pour les obtenir. Trois mois plus tard, le juge a rejeté la requête des militants. Et aujourd’hui, c’est leur procédure d’appel qui commence, d’après le magazine Ars Technica. PETA avance que les droits des photographies appartiennent à Naruto (qui a demandé son avis au singe avant de l’appeler comme ça ?) en vertu de la loi sur le copyright américaine, qui prévoit que le propriétaire d’une photographie est celui qui la prend. Dans le fond, ils ont raison, sauf que leur client est une femelle macaque, et que l’US Copyright Office Practices a décrété en 2014 que les images produites par « la nature, des animaux ou des plantes » ne peuvent pas être protégées par le droit d’auteur américain. L’association a répliqué que « la protection du copyright existe avant tout pour faire progresser l’intérêt de la société en augmentant sa production créative ». Ainsi, la protection ne dépendrait pas de l’humanité de l’auteur, mais de l’originalité du travail en lui-même, dont les bénéfices pourraient être utilisés dans ce cas particulier pour préserver l’habitat de Naruto. Les trois juges qui conduiront l’audience trancheront définitivement la question. À quelques jours de la sortie de La Planète des singes : Suprématie, l’affaire ne pouvait pas mieux tomber. Source : Ars Technica