Le concept LISA — Crédits : AEI/Milde Marketing/Exozet L’Agence spatiale européenne (ESA) a officiellement annoncé le 20 juin le développement de ce qui promet déjà de devenir l’une des aventures cosmiques majeures des décennies à venir : LISA. Derrière cet acronyme se cache un projet à la technologie tout droit sortie d’un roman de science-fiction. La mission LISA, pour Laser Interferometer Space Antenna, a pour objectif d’envoyer trois satellites identiques à environ 50 millions de kilomètres de la Terre, qui suivront son orbite à la trace. Séparés entre eux par 2,5 millions de kilomètres, ils formeront un triangle connecté par des lasers à longue portée. Visuellement comme sur le papier, cela s’annonce impressionnant. Mais pourquoi mettre en place un tel dispositif ? La fin n’est pas moins ambitieuse que les moyens : les scientifiques travaillant sur le projet étudieront les mouvements infimes de ces faisceaux lumineux dans l’espoir de détecter de légères distorsions dans l’espace-temps causées par les trous noirs et d’autres cataclysmes spatiaux. Leur nom vous sera familier : les ondes gravitationnelles. « Nous n’avons aucune idée de ce que nous allons découvrir, mais peut-être que nous nous approcherons de la ligne qui sépare la gravité de la physique quantique », a confié le directeur scientifique de l’ESA, Alvaro Giménez Cañete, à la BBC. L’existence des ondes gravitationnelles, prédite par Einstein il y a plus d’un siècle, n’a été confirmée que l’année dernière pour la toute première fois. Il s’agit d’ondulations dans la trame de l’espace-temps qui émanent des événements les plus explosifs de l’univers, dont l’incarnation ultime est le trou noir. Le lancement de la mission LISA est prévu quelque part aux environs de 2034. On ne pourrait pas être plus excités à l’idée de voir ce que ça donnera ! Crédits : Airbus DS Crédits : ESA Sources : ESA/BBC