Bien avant que les usines de la révolution industrielle ne débouchent sur la suie noire et le dioxyde de carbone, les humains avaient déjà trouvé le moyen de nuire à l’environnement. Une étude scientifique publiée le 31 mai dans la revue American Geophysical Union rapporte que l’exploitation minière et la fonte des glaces ont conduit à la pollution de l’air et de l’eau en Europe pendant environ 2 000 ans. Des chercheurs de l’université de Harvard et de l’université du Maine ont examiné un noyau de glace issu des Alpes pour déterminer de quelle manière la pollution par le plomb atmosphérique a évolué avec le temps. Ils ont remarqué une forte baisse des niveaux de plomb au milieu du XVIe siècle, lorsque la peste noire a balayé le continent européen. À cette époque, la concentration de plomb dans l’atmosphère était de 0, ce qui doit être considéré comme le seuil naturel et sûr de contamination cette substance dans l’air. « Dans différentes parties de l’Europe, la peste noire a effacé près de la moitié de la population. Elle a radicalement transformé la société de multiples façon. L’extraction du plomb a cessé dans les principales zones de production. Cela s’est traduit dans le noyau de glace avec une forte baisse de niveau du plomb atmosphérique », explique Alexander More, historien de Harvard et co-auteur du rapport. Les chercheurs ont observé deux autres diminutions notoires de plomb dans l’air. L’un en 1460, correspondant à une autre épidémie. L’autre en 1970, avec la réglementation interdisant le plomb dans l’essence. On ose espérer qu’il ne faudra pas une autre catastrophe épidémique pour ramener les niveaux de plomb à zéro. Source : American Geophysical Union