Crédit : Adam Avery Le cerveau d’une personne bilingue fonctionne-t-il différemment de celles qui ne pratiquent qu’une seule langue ? Des chercheurs de l’université de Lancaster et de l’université de Stockholm se sont posé la question, et les résultats sont surprenants. Leur étude révèle que les personnes bilingues perçoivent le temps différemment selon le contexte linguistique dans lequel elles estiment la durée d’un événement. On utilise des références temporelles différentes selon la langue que l’on parle. Par exemple, les anglophones se référent à une distance physique : « taking a short break » (prendre une courte pause). Tandis que les francophones se référent plutôt à la quantité ou au volume : « faire une petite pause ». Les résultats de l’étude montrent que la langue que nous pratiquons s’immisce dans nos perceptions quotidiennes bien plus que ce que nous ne l’imaginons. « Les personnes bilingues utilisent différentes façons d’estimer le temps inconsciemment et sans effort selon la langue qu’ils utilisent. Cela vient s’ajouter au nombre croissant de preuves qui montrent combien la langue peut avoir un impact sur nos émotions, notre perception visuelle, et maintenant, notre façon de percevoir le temps », affirme l’un des chercheurs. Les bilingues seraient des penseurs « plus flexibles » que ceux qui ne parlent qu’une seule langue. Passer d’une langue à l’autre au quotidien leur donne un avantage certain concernant leur faculté d’apprentissage et leur capacité à faire plusieurs choses en même temps. Source : Journal of Experimental Psychology