L’islandais est-il en voie de disparition ? Selon une enquête d’Associated Press parue le 22 avril, il se pourrait que cette évolution du vieux norrois, importé sur l’île il y a plus d’un millénaire par les navigateurs nordiques venus explorer les franges de l’Arctique, soit menacée par le monde moderne. Et naturellement, les Islandais ne vont pas le laisser faire. Non contents d’habiter le pays le plus cool du monde, les Islandais peuvent aussi être fiers de parler un langage parfaitement unique qui ne connaît aucune équivalence. Deux exemples cités par AP donne une idée de la complexité et de la poésie de leur langue. Hundslappadrifa désigne par exemple « une chute de neige à gros flocons tombant par vent calme », quand Solarfri se rapporte à « un après-midi offert inopinément aux employés pour qu’ils puissent profiter du soleil ». On ne s’étonnera pas de ne trouver aucune équivalence en français pour ces deux jolis mots. Il semblerait pourtant que la jeune génération d’Islandais parle de plus en plus l’anglais et de moins en moins leur langue natale, dont les classiques fondateurs ne sont plus étudiés qu’à un stade avancé des études. Une enseignante a confié à AP qu’elle surprenait régulièrement les jeunes gens converser spontanément en anglais et non en islandais. C’est notamment la faute de la technologie moderne, qui ne reconnaît pas l’islandais dans la plupart des cas. Le ministre de l’Éducation islandais, Kristján Þór Júlíusson, estime qu’il faudrait un investissement d’un milliard de couronnes islandaises, soit près de 7,8 millions d’euros, pour lancer la fondation d’une base de données qui pourrait aider les développeurs à intégrer l’islandais par défaut à leurs technologies. Il est urgent que les robots commencent à apprendre à parler la langue des Vikings. Source : Associated Press