L’artiste britannique James Bridle vient de mettre au point un moyen de piéger les voitures sans chauffeurs, à l’aide d’un cercle magique. À première vue, ça a tout l’air d’un rituel étrange. Le cercle de Bridle n’est pas vraiment magique mais il respecte scrupuleusement quelques règles : il fait exactement neuf mètres de diamètre et il est constitué de sel. Dans le rituel tel qu’il l’a imaginé, un passager se trouve dans la voiture. Le pouvoir du cercle ne réside évidemment pas dans le fait qu’il soit dessiné avec du sel, mais dans la forme que l’artiste lui a donné. Pour être autorisées à circuler, les voitures autonomes doivent être dotées d’une intelligence artificielle (IA) qui connaisse et respecte le code de la route. Lorsqu’elle détecte une ligne mixte (une ligne continue doublée d’une ligne discontinue) et que la ligne continue est la plus proche, l’IA de la voiture sait qu’elle n’a pas le droit de la franchir. Bridle a donc baptisé son piège l’Autonomous Trap 001. Lors d’une interview pour Vice, l’artiste a expliqué qu’il se considérait également comme philosophe et ingénieur. Ingénieur parce qu’il habite actuellement à Athènes, en Grèce, et qu’il n’a trouvé aucune voiture sans chauffeur là-bas. Il a donc construit la sienne. Il a dit espérer qu’un jour, quelqu’un aux États-Unis ou à Singapour s’intéresserait à sa voiture plutôt qu’à celle de Google. Et philosophe car il affirme également que « les voitures sans chauffeur combinent un paquet de technologies intéressantes, qui soulèvent des questions sociales très importantes telles que le changement de nature du travail, le glissement du travail vers les élites institutionnelles et la Silicon Valley et la foi quasi-religieuse dans la calcul, comme unique structure de travail capable de ramener une justice sociale ». C’est vrai que ça fait réfléchir. Source : Vice