Grâce à la récente publication d’un essai jusqu’alors perdu dans les secrets de l’Histoire, on découvre un Churchill rêveur et passionné d’astronomie. En 1939, Churchill s’est intéressé de près au cosmos, questionnant l’un de ses plus grands mystères : sommes-nous seuls dans l’univers ? Il a fait de sa réflexion un essai, que l’astrophysicien Mario Livio vient de révéler dans la revue Nature. Depuis 1939, les onze pages de cet essai étaient restées fermées dans les archives du National Churchill Museum, aux États-Unis. Jusqu’à l’arrivée de son nouveau directeur, Timothy Riley, l’année dernière, qui les a rapidement transmises à Mario Livio. « Parmi les centaines de milliers de nébuleuses, qui contiennent chacune des milliers de millions d’astres, les chances sont énormes que nombre d’entre elles possèdent des planètes dont les caractéristiques pourraient rendre la vie possible », concluait-il alors, plus d’un demi-siècle avant que des exoplanètes ne soient officiellement découvertes. Pour Livio, le plus surprenant dans cette découverte, c’est que Churchill se soit intéressé à ce genre de sujets. D’autant que l’homme a organisé sa réflexion de manière très scientifique, en commençant ainsi : de quoi la vie a-t-elle besoin pour se développer ? Churchill a pointé le besoin d’eau et d’une atmosphère adéquate. Il est ainsi rapidement parvenu à la conclusion que dans notre système solaire, outre la Terre, seules Mars et Vénus seraient susceptibles d’accueillir la vie. Vous vous demandez comment Winston Churchill s’est embarqué dans la rédaction d’un essai scientifique sur l’astronomie ? C’est qu’il avait un immense intérêt pour ce domaine d’études. Il écrivait aussi beaucoup pour l’argent, ce qui lui permettait de conserver un train de vie confortable, avant de devenir Premier ministre. En 1953, il a remporté le prix Nobel de littérature, qui lui a alors rapporté la somme de 275 000 dollars. Une de ses plus récentes biographies, écrite par David Lough, s’intitule notamment No More Champagne: Churchill And His Money, en référence à une lettre que Churchill avait un jour glissé à sa femme, pour lui demander de réduire drastiquement leur train de vie, et donc leur consommation de champagne. Amoureux de l’astronomie et du luxe, Winston Churchill avait donc mis l’une de ses passions au service d’une autre. Sources : Nature