Crédits : AFP La bravoure dont ont fait preuve les Kurdes dans la lutte contre l’État islamique sur le sol irakien est aujourd’hui légendaire. Les visages lumineux des peshmergas et des miliciens kurdes, à l’image du soleil qui rayonne au centre de leur drapeau vert-blanc-rouge, ont éclairé toutes les batailles du nord de l’Irak – à Mossoul, à Sinjar, à Kirkouk. L’écho de leur désir d’indépendance vis-à-vis de Bagdad nous est aussi parvenu, et il n’a jamais été aussi fort que ce lundi 25 septembre, où les citoyens de la région autonome du nord-est de l’Irak sont appelés à voter pour leur indépendance lors d’un référendum interdit par la Cour suprême irakienne et réprouvé par le Conseil de sécurité de l’ONU. Un vote qui pourrait avoir « des conséquences profondes sur le futur de l’Irak », d’après The Independent. Le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, un homme au visage où transparaît autant la sévérité que la bonhomie, appelle depuis longtemps de ses vœux un vote pour l’indépendance. Si bien que nombre de commentateurs ont accusé le chef du Parti démocratique du Kurdistan, ancien Premier ministre de l’Irak, de vouloir tirer un profit tout personnel d’une éventuelle sécession de la région d’avec l’Irak. « L’indépendance du Kurdistan n’est pas un sujet nouveau », se défendait-il au micro d’Al Jazeera en juillet 2014, « et la nation kurde, comme toutes les autres du monde, d’avoir un pays. » Il est probable que le « oui » l’emportera largement aujourd’hui. Après le succès de la coopération entre les forces kurdes et arabes en Irak, qui a conduit à la reprise de Mossoul en juillet dernier, on peut craindre que l’issue du référendum déclenche un nouveau conflit sur le territoire irakien. Mais les Kurdes ont montré qu’ils étaient prêts à payer le prix fort pour leur indépendance. Source : The Independent