À Victoria en Australie, la recrudescence d’une infection bactérienne « mangeuse de chair » devient préoccupante. Cette maladie non-mortelle, mais caractérisée par une terrifiante pourriture de la peau, a fait 232 victimes dans la zone sur les douze derniers mois, contre 47 en 2014, d’après l’Australia’s Nine News. Les médecins ignorent comment freiner l’épidémie, causée par une bactérie – la Mycobacterium ulcerans – dont on sait très peu de choses. Le nombre des cas sévères a lui aussi augmenté ces derniers temps, et la maladie fait désormais neuf nouveaux malades par semaine. Cette infection a été signalée pour la première fois en Australie en 1948. Plus tard, dans les années 1960, de nombreux cas ont été constatés en Ouganda, dans une province qui a donné son deuxième nom à l’infection : le « Buruli ». Aujourd’hui, selon l’OMS, au moins 33 pays dans le monde connaissent des cas de Buruli, et un petit millier de personnes – majoritairement des enfants de moins de 15 ans – en sont atteints chaque année. L’organisation considère que la maladie est « largement un problème pour les pauvres dans les régions rurales reculées ». La difficulté majeure, pour le Dr Daniel O’Brien des hôpitaux de Royal Melbourne et Geelong en Australie, est le manque cruel d’informations sur la bactérie en elle-même : « Nous ne savons en fait ni où elle vit, ni pourquoi elle est là, ni comment elle infecte les humains. Comment pouvons-nous stopper une épidémie si nous n’avons même pas ces informations basiques ? » déplore-t-il. Une étude publiée en avril dernier explique que la bactérie naîtrait notamment dans des sources d’eau affectées par des perturbations (comme des inondations ou de la déforestation). Par ailleurs, il a été constaté que les lésions se développaient essentiellement sur les bras et les jambes, suggérant que l’infection serait transmise par des morsures d’animal, selon O’Brien. Mais le temps d’incubation très long de l’infection – de quatre semaines à neuf mois – est un autre élément de mystère pour les chercheurs. Si les antibiotiques sont assez efficaces pour traiter la maladie, un travail chirurgical est parfois nécessaire pour réparer les pertes de peau et nettoyer les lésions… dont il est hautement déconseillé d’aller voir les photos. Source : Australia’s Nine News