Viber, Whatsapp, Facebook Messenger, Skype… l’Arabie saoudite a décidé d’assouplir (un peu) sa politique rigide à l’égard des appels Internet. Mercredi 20 septembre, d’après The Verge, le gouvernement a annoncé la levée dès le lendemain de l’interdiction instaurée progressivement depuis 2013 sur ces applications, considérées comme des menaces pour la stabilité du régime. Raison pour laquelle Adel Abu Hammeed, porte-parole du CITC (l’organisme de régulation des télécommunications du pays), a précisé que les autorités se réservaient un droit de contrôle et de censure sur du contenu « inapproprié ». Alors que plusieurs pays arabes étaient secoués par des révoltes et que les réseaux sociaux jouaient dans ce sursaut démocratique un rôle de diffusion essentiel, les pays du Golfe se sont sentis inquiétés par ce vent de liberté. Riyad avait alors assuré ses arrières en accroissant le contrôle de ses sujets sur la Toile, pour bloquer la diatribe potentielle de militants opposés à la politique du royaume. Les appels vocaux Viber avaient alors été interdits en 2013, puis WhatsApp et l’an dernier Facebook Messenger. Mais alors que le prix du pétrole, manne essentielle du pays, ne cesse de chuter, la décision du gouvernement s’explique par la stratégie de diversification économique qu’il mène. Pour cela, il est nécessaire de rendre le pays plus attrayant : « La transformation numérique est un secteur clé de relance de l’économie saoudienne, cela va donc encourager la croissance du business lié à Internet, spécialement les industries des médias et du divertissement », a déclaré le ministre de l’Information saoudien. Pas question pour autant de lâcher totalement la bride, comme l’a expliqué Adel Abu Hammeed : dans l’objectif de protéger les informations personnelles des Saoudiens, mais aussi de contrôler le contenu de conversations contraires « aux lois du royaume », les appels demeureront sous surveillance. En attendant, jeudi matin, Skype et Viber étaient toujours bloqués… Source : The Verge