Crédits : Wikimedia Commons La Russie posséderait à elle seule plus de la moitié du stock mondial d’uranium hautement enrichi, indique un rapport publié le 13 septembre par l’International Panel on Fissile Materials (IPFM) cité par Motherboard. Cette même publication alerte également sur les risques nucléaires que la possession en grande quantité de cette ressource incombe, puisqu’elle n’est autre que le composant principal des armes nucléaires. Alors qu’en 2014, lors du Sommet sur la sécurité nucléaire, la Belgique, la France, l’Allemagne, la Corée du Sud et les États-Unis signaient une déclaration commune reconnaissant que l’objectif ultime de la sécurité nucléaire est de réduire l’utilisation civile de l’uranium hautement enrichi, la Russie vient de prendre tout le monde à contre-pieds. Ce qui inquiète le plus les auteurs du rapport n’est pas l’usage que pourraient en faire le Kremlin, mais un éventuel vol de ces ressources. Pavel Podvig, chercheur sur le nucléaire à l’IPFM, prévient que « sachant que l’uranium hautement enrichi peut être utilisé pour fabriquer des bombes très simples voire même improvisées, ce risque ne peut être ignoré ». Car contrairement au plutonium, qui, lui, demande plus de maîtrise, le highly enriched uranium (HEU) pète facilement. L’uranium « normal » est composé à 99,3 % d’uranium d’isotope 238 et à 0,7 % d’uranium d’isotope 235. Mais trois neutrons suffisent à changer la donne. Si l’isotope 238 ne provoque pas grand chose, les 0,7 % d’uranium 235 peuvent suffire à créer une fission nucléaire. C’est pourquoi n’importe quel élément chimique contenant plus de 20 % d’uranium 235 est considéré comme hautement enrichi et peut de fait servir à créer une arme nucléaire. Sources : Motherboard/IPFM